Les jeux vidéo, une nouvelle façon de rester connecté avec ses proches
17 novembre 2020
Les jeux vidéo, nouvelle plateforme de socialisation, selon le studio Gameloft, avec qui Isarta s’est entretenu lors du festival MEGAMIGS.
Gameloft, grand nom du jeu vidéo et se spécialisant dans le jeu mobile, a récemment analysé les habitudes de consommation de jeu vidéo des Canadiens et Québécois.
Les résultats de cette étude montrent, entre autres, que 25 % des Canadiens ont joué davantage aux jeux vidéo cette année en raison de la pandémie. Le Québec affiche d’ailleurs la plus forte croissance au pays pour le temps consacré à jouer, avec une hausse de 28 %.
Selon Geneviève Sorel, directrice des communications de Gameloft Montréal, et Benjamin PerLee, gestionnaire des relations publiques Amérique du Nord du groupe, les jeux vidéo sont devenus une façon de « rester connecté avec sa famille et ses amis » en temps de pandémie.
Partout dans le monde, les gens se sont retrouvés bloqués chez eux à cause de la pandémie et du confinement. Ils ont dû trouver de nouveaux moyens de rester connectés entre eux, et de nouvelles activités à faire ensemble à distance. Ils se sont naturellement tournés vers les jeux vidéo », explique Geneviève Sorel.
Les jeux multi-plateformes, preuve de cette tendance
Les deux experts ont illustré leur propos en mentionnant les jeux multi-plateformes, très en vogue ces dernières années.
Avec ces jeux, il est possible pour des joueurs venant de différents supports (Pc, mobile, console de salon, console portable…) de « jouer au même jeu ensemble, en même temps », rappelle Benjamin PerLee.
Si le multi-plateforme est arrivé sur le marché il y a de ça au moins deux ans, c’est pourtant cette année que de nombreux studios s’y intéressent réellement. Ça montre bel et bien que les gens cherchent à rester connectés entre eux », ajoute-t-il.
L’étude de Gameloft va également dans ce sens. Sur les 1911 personnes interrogées, près de 40% d’entre elles (40 % des Canadiens et 35 % des Québécois) signalent qu’avoir la possibilité de jouer sur différentes plateformes est un indicateur important lors de l’achat d’un jeu.
Le fait de pouvoir jouer avec ses amis, que ceux-ci possèdent des supports de jeux différents ou non, les motivent également à acheter des jeux multiplateformes (23 % au Québec contre 22 % au Canada).
Avant, les joueurs achetaient leurs jeux pour le design, la complexité des histoires ou encore par fidélité à une marque produit. Aujourd’hui, on voit que la possibilité de jouer en équipe et de se connecter avec ses proches devient de plus en plus important pour les acheteurs », ajoute l’experte.
Un élément social ici pour rester
Benjamin PerLee et Geneviève Sorel ne pensent pas que cette tendance soit éphémère et qu’elle disparaisse dès un retour à la normale de nos sociétés.
Au contraire, les deux professionnels considèrent que tout cela n’ira qu’en progressant dans les années à venir.
L’arrivée de l’utilisation du cloud dans le jeu vidéo a brouillé beaucoup de lignes dans notre industrie. Nous ne sommes désormais plus bloqués par une plateforme, une console: les possibilités sont aujourd’hui quasi-infinies. Les studios n’ont quasi plus de limites dans leur développement, et le multi-plateforme est un exemple parfait de cela. Cet élément est là pour rester pour un bon nombre d’années, j’en suis certain », affirme le gestionnaire des relations publiques Amérique du Nord du groupe.
Par ailleurs, Microsoft (maison mère de la console Xbox) a annoncé ce matin ne pas souhaiter retirer les jeux Bethesda, studio que la marque a racheté il y a peu, des plateformes sur lesquelles ils sont pour le moment accessibles.
Au lieu de favoriser l’exclusivité des marques sur la plateforme Xbox, un procédé encore habituel et très courant dans l’industrie, Microsoft préfère favoriser la qualité de jeu, comme expliqué par Tim Stuart, CFO du groupe.
Celui-ci a récemment participé à la conférence de Divertissement interactif Jefferies, révélant que l’entreprise considérait encore le partage des jeux du studio sur différentes plateformes.
À long terme, nous n’avons pas l’intention de retirer tout le contenu Bethesda à Sony, Nintendo ou autre. Mais ce que nous voulons, c’est que ce contenu, à long terme, soit là (sur Xbox) en premier ou qu’il soit meilleur sur nos plateformes. (…) Ce n’est pas une question d’exclusivité. Donc, encore une fois, je n’annonce pas le retrait du contenu des autres plateformes d’une manière ou d’une autre. Mais je pense que vous allez nous voir évoluer vers une approche ‘ »D’abord sur… » ou « Meilleur sur… » sur nos plateformes. » – Tim Stuart
Les utilisateurs et les habitués de l’industrie n’ont plus qu’à attendre de voir si le modèle d’exclusivité des plateformes survivra à ces nouvelles tendances de jeu.
Photo: Sam Pak / Unsplash
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