Comment se portent les PME du secteur numérique après un an de pandémie ?
Par François Nadeau
20 août 2021
La pandémie de Covid-19 a affecté les organisations québécoises de multiples façons, faisant mal à plusieurs, mais créant des opportunités pour d’autres. Qu’en est-il de celles évoluant dans le secteur techno-numérique ? L’Association québécoises des Technologies (AQT) s’est intéressée à la question.
La pandémie de Covid-19 a affecté différemment les travailleurs et les entreprises. Les femmes, par exemple, semblent avoir été davantage touchées que les hommes. Même chose pour les jeunes par rapport aux travailleurs plus âgés.
Du côté des entreprises, on sait que celle liées aux domaines du tourisme, des loisirs, ou encore de la restauration ont été particulièrement touchées par le ralentissement économique et les confinements de la dernière année et demie. On sait aussi que certaines PME, ayant moins de réserves et de ressources à leur portée, ont subit davantage de conséquences négatives que les plus grosses organisations.
Mais qu’en est-il des PME québécoises évoluant dans le domaine des technologies et du numérique ? Comment celles-ci se portent-elles un an après le début de pandémie ? C’est à ces questions qu’a tenté de répondre l’Association québécoises des technologies (AQT) par le biais d’un sondage dont les résultats ont été publiés plus tôt cet été.
Celui-ci a été mené du 26 mars au 2 avril dernier auprès de 236 dirigeants de PME techno-numériques québécoises. Aucune pondération n’a été effectuée sur les résultats. À noter que les deux secteurs les mieux représentés dans le sondage étaient ceux du logiciel (50 % des répondants) et des services TI (27 %).
Une croissance du chiffre d’affaires pour plusieurs PME
Un des premiers constats de l’étude est que, pour une grande partie des entreprises sondées, le chiffre d’affaires s’est maintenu ou a même augmenté durant la première année de pandémie. En effet, le tiers des répondants affirme avoir haussé leur chiffre d’affaires de plus de 10 % durant cette période.
Du côté des PME évoluant dans le secteur des services TI, près de la moitié (48 %) ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de plus de 10 %.
Mais à quoi cette hausse du chiffre d’affaires peut-elle être attribuée ? Est-ce la continuité d’une tendance amorcée avant mars 2020, ou est-ce plutôt le résultat d’opportunités créées par la pandémie ? Selon Nicole Martel, présidente-directrice générale de l’AQT, la croissance observée du chiffre d’affaires est dans plusieurs cas en continuité avec la tendance des dernières années. Toutefois, l’AQT a été à même de recueillir des témoignages d’organisations qui ont vu leurs ventes s’accroître en raison de nouvelles opportunités d’affaires attribuables à la COVID.
Toujours selon madame Martel, les membres de l’association ont été très rapides à adapter leurs solutions afin d’aider leurs clients à gérer la nouvelle réalité, notamment avec des outils de télétravail, des solutions de commerce électroniques mieux adaptées, des tutoriels en ligne, etc.
Cette hausse du chiffre d’affaires explique peut-être aussi en partie les résultats aux questions touchant le nombre d’employés. Si, dans plusieurs secteurs, la pandémie a mené à des mises à pied massives, cela ne semble pas être le cas pour les PME sondées par l’AQT.
Alors que 43 % des entreprises ont gardé leur effectif stable (environ 5 % de hausse ou de baisse), 44 % ont vu leur nombre d’employés augmenter de plus de 5 %. À l’inverse, seulement 13 % ont procédé à une diminution de plus de 5 % de leur effectif .
D’ailleurs, la pénurie de talents reste un défi majeur dans l’industrie, alors que 61 % des répondants l’ont identifié comme étant un des principaux obstacles à leur croissance.
Les conséquences de la pénurie de talents
Les conséquences de la pénurie de talents sont nombreuses pour les PME québécoises du secteur techno-numérique. Outre la pression sur le recrutement et les salaires que cela entraîne, 20 % des PME sondées ont dû refuser des contrats par manque de ressources, alors que la pénurie a engendré des difficultés à respecter les délais de livraison dans 17 % des cas.
Finalement, 7 % ont précédé à l’ouverture de succursales à l’étranger pour pallier au manque de main-d’œuvre.
Que réserve l’avenir ?
En pleine 4e vague, on se rend compte que la Covid risque de demeurer une menace pour notre économie pour encore un certain temps. Pour les entreprises du domaine technologique, la pandémie a toutefois été source d’opportunités dans certains cas.
Pensons notamment à tous les commerçants ayant dû faire appel à des firme TI pour accélérer leur virage vers le commerce en ligne, ou encore aux organisations qui ont dû s’outiller rapidement pour le télétravail.
Durant combien temps les entreprises technos pourront profiter de ces opportunités ? Et alors que les programmes de subventions prennent fin peu à peu, est-ce que le portrait dans ce secteur sera aussi rassurant dans un an ?
Retrouvez les données de cette étude ici.
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